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Policy Paper
Il y a presque deux ans, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont quitté la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) - Organisation régionale regroupant quinze pays- pour créer un nouveau groupement d’intégration: l’Alliance des États du Sahel (AES). Les motivations des trois pays ne sont pas conjoncturelles. Elles reflètent les difficultés de l’Organisation régionale à accompagner les pays en question dans leur quête de sécurité et de développement dans des contextes complexes. Le temps n’est pas encore à l’évaluation de l’impact de cette distanciation, pour éviter d’évoquer une rupture, tant le processus n’est pas dans une irréversibilité.
Deux ans peuvent néanmoins offrir un recul pour mieux décrypter les stratégies réactives des deux parties. Comment la CEDEAO s’adapte-t-elle à cette « amputation » de trois de ses membres ? Et comment l’AES négocie-t-elle un tournant dans la dynamique des pays qui la constituent en interne et dans leur environnement régional. De quoi l’avenir sera-t-il fait dans un espace régional à la recherche d’une nouvelle logique de fonctionnement et dans un environnement global en mutation accélérée ? L’objectif des sortants ne se limite pas à l’autonomie dans les domaines de la sécurité et de la défense. Il est dans leur volonté d’agir ensemble pour construire un nouveau modèle de développement et d’alliance. Ce Papier examine les enjeux et les risques liés à cette fragmentation régionale et les dilemmes qui se posent aux deux parties.