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Le comportement solidaire en cas de catastrophe naturelle : la réponse du Maroc suite au séisme d'Al Haouz
September 27, 2023

La solidarité en situation de catastrophe naturelle est cruciale pour sauver des vies, fournir des secours et aider les populations sinistrées à se relever. Bien que les catastrophes naturelles soient dévastatrices dans bien de cas, elles révèlent souvent le meilleur de la nature humaine, lorsque les individus s’unissent pour s'entraider.

Dans la phase initiale d'une catastrophe, une réaction rapide est impérative pour les opérations de sauvetage. Les membres de la communauté s'impliquent  directement dans les actions de recherche et de sauvetage et d’acheminement des blessés vers les centres médicaux.

Toutefois, il convient de mettre l'accent sur le fait que certaines missions doivent impérativement être confiées à des experts en gestion de catastrophes naturelles, en particulier concernant les opérations de sauvetage, de recherche de personnes en détresse, d'évacuation et de soins médicaux d'urgence. Une intervention communautaire, bien que motivée par de bonnes intentions peut s'avérer contreproductive. C'est la raison pour laquelle nombre de nations s'attachent à former des entités de la société civile aux interventions de première urgence, tout en mettant en place des simulations en milieu scolaire sur la gestion des procédures d'évacuation lors de séismes.

Les membres de la communauté locale jouent un rôle vital dans la collecte de données initiales sur les personnes portées disparues, l'évaluation des dommages et l'obtention d'autres informations pertinentes, toujours sous la supervision d'experts. Les collectes de nourriture, d'eau et de vêtements peuvent être organisées par la communauté, toujours en coordination avec les autorités compétentes.

Des formations introductives aux protocoles de sécurité peuvent être proposées aux bénévoles pour minimiser les risques.

Les experts devraient superviser les actions communautaires pour garantir leur efficacité et leur sécurité. Une coordination optimale entre professionnels et bénévoles est essentielle pour éviter le double emploi des efforts et pour allouer les ressources de manière efficace.

Un cadre juridique pourrait par ailleurs être utile pour fixer et préciser les responsabilités et les rôles de chacun pendant une intervention en cas de catastrophe.

En structurant l'engagement communautaire en complément de l’intervention des spécialistes, nous pouvons cultiver un sens de la solidarité et de l'action collective sans compromettre l'efficacité ni la sécurité des opérations de secours.

La seconde facette de la solidarité communautaire réside dans le partage des ressources. Ceux qui disposent de ressources (produits alimentaires de première nécessité, eau et abris) les partagent souvent avec ceux qui en ont besoin.

Les entreprises locales peuvent généralement fournir des biens et des services, soit gratuitement, soit à un coût réduit, afin de soutenir les communautés en difficulté. Distribuer des postes de radio alimentées par batterie, établir des réseaux de communication ad hoc et diffuser des informations cruciales peuvent sauver des vies.

Des dons en espèces et en nature (vêtements, couvertures et fournitures médicales) sont également collectés pour soutenir les efforts de secours. De nombreuses personnes font le déplacement depuis d'autres régions du pays sinistré pour offrir leur expertise en construction, en soins médicaux et en d'autres formes d'assistance.

Les professionnels de la santé mentale peuvent mettre à disposition leurs prestations à titre gracieux pour aider les victimes d’une catastrophe naturelle à gérer ses retombées émotionnelles.

Bien que des professionnels qualifiés soient nécessaires pour le soutien psychologique, les membres de la communauté peuvent assurer un soutien émotionnel et une écoute attentive, surtout dans les sociétés où les structures formelles de santé mentale sont moins accessibles ou insuffisantes.

Les centres communautaires, écoles, particuliers… peuvent offrir des espaces d'hébergement aux personnes se trouvant brusquement dans la situation de sans toit.

Dans une deuxième phase, l'engagement de la communauté locale est souvent crucial pour la reconstruction à long terme. Cette implication va de la planification de nouvelles infrastructures à la construction de maisons et d'espaces communautaires. La solidarité peut aussi porter sur des efforts de planification plus durables, visant à rendre les communautés plus résilientes face aux catastrophes futures.

Des initiatives éducatives peuvent être mises en place pour préparer la communauté aux catastrophes futures. L'élan de solidarité se poursuit bien au-delà de la phase d'urgence.

Les pays touchés par des catastrophes naturelles majeures connaissent parfois une érosion de la confiance au sein des populations affectées. Les dégâts ne se limitent pas au nombre de victimes, aux infrastructures et bâtiments endommagés, ni aux perturbations subies par de nombreuses activités, économiques,  professionnelles, culturelles et artistiques... Ces événements traumatiques induisent également des séquelles psychologiques chez les survivants. Il est donc impératif de restaurer la confiance parmi ces derniers, de renforcer leur résilience pour garantir un retour progressif à une vie normale et promouvoir des initiatives de solidarité au sein de la communauté.

Dans pareil contexte de catastrophe naturelle, l’élan de solidarité avec le pays sinistré s’élargit aux autres composantes de la communauté internationale (États et Organisations internationales). Laquelle contribution (envoi de vivres, d’aides financières, d’experts, de diverses fournitures dictées par le contexte) se fait sous couvert d’assistance humanitaire ou de solidarité internationale.  Des experts en intervention et en rétablissement post-catastrophe peuvent mettre leur expertise à disposition des autorités du pays touché par la catastrophe naturelle. Les médias, aussi bien nationaux qu’internationaux, peuvent jouer un rôle important en maintenant vive l'attention du public sur la catastrophe.

Le rétablissement à long terme implique souvent la collaboration entre gouvernements, organisations non gouvernementales et autres entités internationales. La solidarité en temps de catastrophe contribue non seulement aux secours immédiats et à la reconstruction, mais nourrit également un sentiment d'unité et d'humanité partagée, apportant réconfort dans les moments difficiles.

 

Études de cas

Des études de cas sur la solidarité en cas de catastrophe naturelle fournissent des leçons précieuses sur la manière dont les communautés se mobilisent en période de crise.

Tsunami dans l'océan Indien (2004)

De nombreux pays entourant l'océan Indien ont été affectés, entraînant des efforts humanitaires à l'échelle internationale. Les communautés locales se sont soutenues mutuellement pour venir au secours des populations sinistrées, trouver des abris, collecter et distribuer des produits de première nécessité.

Ouragan Katrina (2005)

Malgré les nombreux échecs institutionnels, un fort sentiment de solidarité communautaire a prévalu lors de l'ouragan Katrina. Cet élan de solidarité a été manifeste à travers des initiatives comme la « Marine Cajun », où des citoyens ordinaires utilisaient leurs embarcations pour des missions de sauvetage.

 Tremblement de Terre en Haïti (2010)

Suite à un séisme dévastateur en Haïti, la communauté internationale s'est mobilisée pour fournir une aide financière et médicale. À l'échelle locale, les Haïtiens ont collaboré pour secourir les personnes ensevelies sous les décombres et partager les ressources disponibles. Toutefois, ces efforts ont été critiqués pour leur manque de coordination, mettant l’accent sur l'importance d'une solidarité bien organisée.

Tremblement de terre et Tsunami au Japon (2011)

Ce désastre a suscité une aide et un soutien internationaux importants.  Même lorsque les ressources étaient limitées, il y avait un sentiment palpable de communauté et d'ordre.

Ouragan Sandy aux États-Unis (2012)

Dans les États de New York et du New Jersey, les communautés se sont mobilisées de différentes manières. Les voisins s'entraidaient pour évacuer et trouver un abri, tandis que des bénévoles et des organisations distribuaient nourriture, eau et fournitures essentielles.

Tremblement de terre au Népal (2015)

Des organisations, internationales et locales, ont réagi rapidement suite à la catastrophe. Les communautés népalaises se sont rassemblées pour apporter des secours immédiats, dégager les voies de communication et fournir des abris temporaires.

Tremblement de terre au Mexique (2017)

Juste après le séisme, les résidents ont rejoint les équipes de secours professionnelles pour rechercher des survivants sous les décombres. Les réseaux sociaux ont aidé à coordonner les efforts de secours et à localiser les personnes portées disparues.

Tremblement de terre en Turquie (2023)

Les séismes dévastateurs survenus à Kahramanmaraş, en Turquie, en février 2023, illustrent le rôle complexe de la solidarité dans un contexte de crise. La réponse à cette tragédie a été principalement orchestrée par une initiative citoyenne ascendante, coordonnée en grande mesure par l'AHBAP, une organisation non gouvernementale. Grâce à l'utilisation des réseaux sociaux, notamment Twitter, cette mobilisation communautaire a pallié les carences des dispositifs institutionnels de réponse à la catastrophe, fréquemment critiqués pour leur efficacité jugée insuffisante.

La solidarité s'est matérialisée de multiples façons : des hashtags sur les réseaux sociaux ont aidé à localiser les personnes emprisonnées sous les décombres, des ingénieurs ont conçu des plateformes numériques centralisant des informations cruciales, et des universitaires basés à l'étranger ont initié des levées de fonds. Cette solidarité locale, bien qu'indispensable, a suscité des interrogations relatives à l'efficacité et au rôle des mécanismes institutionnels de réponse en cas de catastrophe.

La crise a également favorisé la création de « communautés affectées », au sein desquelles les individus ont élaboré des identités sociales collectives et des mécanismes de soutien émotionnel. Toutefois, cette expérience de la solidarité n'a pas été uniforme : les groupes marginalisés, tels que les réfugiés syriens, étaient souvent négligés ou même accusés de contribuer à l'aggravation de la crise.

La dimension politique n'a pas été absente, car la catastrophe a été instrumentalisée tant par le gouvernement que par les partis d'opposition, chacun se focalisant sur les enjeux de pouvoir plutôt que sur l'assistance humanitaire, surtout dans le contexte pré-électoral. Cette politisation a eu des effets néfastes sur la perception publique de la gestion de la catastrophe et a suscité des divisions au sein de la communauté.

Les séismes de Kahramanmaraş ont mis en évidence le potentiel, mais aussi les limites, de la solidarité ascendante dans le cadre des interventions d'urgence. Ils ont révélé comment les inégalités sociales et les agendas politiques peuvent influencer, positivement ou négativement, l'efficacité de l'engagement communautaire en situation d'urgence. Il convient de noter que cette instrumentalisation politique a eu des implications sur les cellules de crise responsables des opérations de sauvetage, soulignant la nécessité d'une solidarité apolitique en matière de gestion des catastrophes.

 

 

Performance de solidarité dans la réponse nationale suite au séisme d'Al Haouz (Une première lecture)

Suite au séisme d'Al Haouz, une mobilisation massive des Marocains s'est opérée pour venir en aide aux victimes.

Dès les premières heures de la survenance du séisme, une vague de compassion et de solidarité a déferlé sur le pays. Des milliers de Marocains, résidant aussi bien au Maroc qu'à l'étranger, se sont unis pour soutenir les populations touchées, incarnant ainsi la résilience collective d'une nation en pleine gestion de crise.

Organisations caritatives, associations de la société civile, et citoyens de tous bords se sont investis dans la collecte de dons indispensables ( produits alimentaires de première nécessité, couvertures, matelas, vêtements…) illustrant l'efficacité et l'impact immédiat de ces efforts.

Les réseaux sociaux ont regorgé de messages mettant en avant des convois de camions acheminant des tonnes de fournitures depuis diverses régions du Royaume vers celles impactées durement par le séisme. Quelles que soient leurs ressources, les citoyens ont contribué à cet élan de solidarité, formant une mosaïque de soutien communautaire.

Dans le secteur de la santé, une coopération exceptionnelle a eu lieu entre fédérations des médecins, des pharmaciens et des professionnels de la santé mentale pour mettre en place des programmes d'assistance spécialisée.

Des sociétés de transport routier se sont proposées d’acheminer les secours, et des ingénieurs en communication ont établi des réseaux en ligne sécurisés pour garantir une communication efficace entre résidents et secouristes.

Ces actions, parmi tant d’autres, ont mis en lumière la profonde humanité et la spontanéité des citoyens marocains, ancrées dans leur tissu moral, culturel et religieux. Cet élan de solidarité était venu confirmer la capacité de l'homme à transcender les clivages politiques et idéologiques au service de la compassion et de l'unité.

Trois dimensions de solidarité se sont manifestées : une dimension officielle, incarnée par l'ouverture d'un compte bancaire spécifique pour centraliser les dons ; une dimension civile, à travers les initiatives de la société civile en faveur des premières opérations de secours ; et une dimension communautaire et interpersonnelle, illustrée par les multiples formes de soutien apportées par les citoyens.

Cette mobilisation nationale exemplaire constitue aujourd’hui un cas de bonnes pratiques sur la solidarité en temps de crise, démontrant les multiples niveaux auxquels la solidarité peut opérer.

Outre les démarches officielles, les organisations civiles ont joué un rôle crucial, notamment dans l'apport d'un soutien psychologique aux survivants et aux familles des victimes.

 

Leçons tirées :

Chaque étude de cas fournit des enseignements uniques sur la manière dont la solidarité se manifeste en cas de catastrophe naturelle. Que ce soit lors des interventions immédiates ou durant la phase de rétablissement à long terme, ces exemples illustrent l'impact significatif que l'effort collectif des communautés peut avoir.

Après la phase de secours initial, il est essentiel d'évaluer ce qui a bien fonctionné et ce qui doit être amélioré pour optimiser les interventions futures. Le sentiment de solidarité doit souvent perdurer durant les phases de reconstruction et de rétablissement, qui peuvent s'étendre sur des mois, voire des années.

Les expériences collectives et les leçons apprises peuvent influencer les changements politiques et rendre le pays plus résilient face aux catastrophes futures.

Le séisme d'Al Haouz a illustré une approche multidimensionnelle de la gestion des catastrophes, depuis les actions gouvernementales jusqu'à la mobilisation citoyenne. Cette solidarité globale est cruciale tant pour les secours immédiats que pour les efforts de redressement à long terme.

 

La nature à double tranchant de la solidarité

La solidarité en période de crise est une dynamique complexe. Elle est à la fois indispensable et comporte des complications. La solidarité est un atout précieux, surtout dans une tournure de l’histoire où le rôle central de l'État-nation s'affaiblit dans différentes régions du monde. Néanmoins, la trajectoire comportementale de la solidarité mérite une attention particulière.

La dynamique de la solidarité débute souvent par une réponse émotionnelle intense, qui peut être impulsive, dans le but de fournir une aide immédiate aux victimes. Ce sentiment initial d'unité peut vite se transformer en un sentiment de responsabilité collective envers la gestion de la crise. Cela peut ensuite déboucher sur des justifications ou des critiques concernant les efforts de secours.

Dans certains cas, cette dynamique peut amener le solidaire à se considérer, parfois inconsciemment, comme un témoin oculaire clé et un acteur incontournable dans la gestion de crise. Ce positionnement peut perturber le fonctionnement de l'équipe chargée de la gestion de la crise. Il est donc crucial de faire comprendre aux solidaires que la résolution d'une crise est un processus multidimensionnel. Ce processus englobe divers aspects (économique, humanitaire, sanitaire, juridique, sécuritaire, politique et communication). Il ne peut pas être pleinement compris ou géré à partir de l'expérience individuelle d'un travailleur solidaire, qui n'aurait expérimenté que certaines de ces dimensions de manière limitée.

Dans certains cas, ceux qui ont contribué aux efforts de solidarité peuvent passer du statut de contributeur actif à celui de critique des actions de gestion de crise. Le droit à la critique est certes essentiel, mais dans le contexte spécifique d'une crise humanitaire, il doit être exercé avec précaution.

La solidarité doit donc être exercée avec discernement. Les impulsions émotionnelles qui déclenchent les premiers actes de solidarité doivent être tempérées par la reconnaissance des complexités inhérentes à la gestion des crises.

Il est essentiel de coordonner les dons et les efforts des bénévoles pour canaliser efficacement la bonne volonté. De brèves formations et du matériel éducatif peuvent mieux préparer les volontaires aux réalités complexes de la réponse aux catastrophes.

La gestion des catastrophes est une entreprise à la fois logistique et psychologique. Les équipes de première ligne et le public doivent donc comprendre cette complexité pour que leurs actions soient synergiques plutôt que contradictoires ou contreproductives.

 

Le côté obscur de la solidarité :

Les crises ont souvent pour effet d'attirer des individus cherchant à exploiter la situation à des fins personnelles, que ce soit par le détournement de ressources ou l'exploitation de bénévoles. Des mesures de surveillance rigoureuses et une comptabilité transparente sont essentielles pour minimiser ces risques.

Ces enjeux mettent en lumière la nécessité de disposer d'une unité centralisée pour orchestrer les dons et les efforts bénévoles, afin d’orienter la bonne volonté là où elle sera la plus opportune et la plus efficace.

Des formations succinctes et des ressources pédagogiques peuvent aider à préparer les volontaires aux complexités inhérentes à la gestion de catastrophes, réduisant ainsi les risques et maximisant l'efficacité des interventions.

En somme, la gestion des catastrophes représente un défi à multiples facettes, incluant des aspects à la fois logistiques et émotionnels. Il est crucial que les acteurs de première ligne, ainsi que le public, saisissent cette complexité pour assurer une réponse concertée, efficace et complémentaire, plutôt que discordante et contreproductive.

 

L’impératif d’une communication transparente et équitable

Les catastrophes naturelles, autant elles peuvent inspirer des actes d'héroïsme et de générosité, autant elles offrent aussi, des opportunités pour la manipulation et la propagation de fausses informations. Dans un contexte d’urgence et de chaos, les activités frauduleuses liées à la distribution de l’aide peuvent prospérer et des déclarations erronées peuvent facilement circuler. Pour répondre à ces enjeux, une stratégie multidimensionnelle est nécessaire, qui met l'accent sur l'efficacité opérationnelle et une communication transparente et équitable.

La pierre angulaire de toute stratégie efficace de gestion des catastrophes doit résider dans la création de canaux de communication transparents. Un centre d'information centralisé, mis à jour en temps réel et accessible sur plusieurs plateformes, peut agir comme une source d'information fiable pour le public et les parties prenantes. Cela permet de minimiser le risque que de fausses ‘’informations’’ gagnent du terrain et se répandent. De plus, le maintien de canaux de communication ouverts, via les médias sociaux, les conférences de presse et la sensibilisation communautaire, contribue à dissiper les rumeurs et à contrer la manipulation de l'information.

Assurer que l'aide atteigne ses destinataires prévus nécessite une surveillance vigilante. Des audits réguliers, internes et externes, peuvent décourager la fraude en augmentant les chances de détection et de sanctions. Des programmes de protection des lanceurs d'alerte peuvent offrir des voies sécurisées et anonymes pour signaler des irrégularités ou des activités non éthiques. Cela ne réduit pas seulement les risques, mais encourage aussi une culture de responsabilité.

Le rôle des communautés locales dans la gestion des catastrophes est souvent sous-estimé. Incorporer des perspectives et des observations locales dans les programmes d’aide peut considérablement en augmenter l'efficacité. Des groupes de surveillance communautaire peuvent être formés pour veiller à la distribution équitable de l’aide.

Un cadre légal sert de fondement à toute initiative visant à contrecarrer la manipulation et la propagation de fausses déclarations. Des cadres réglementaires stricts, associés à des sanctions sévères, peuvent agir comme des mesures dissuasives efficaces.

Les émotions étant exacerbées en temps de crise, les individus deviennent plus réceptifs aux rumeurs et à la désinformation. Des stratégies de communication de crise efficaces sont donc indispensables pour gérer l'opinion publique. Un cadre éthique doit être explicitement formulé pour établir les limites de ce qui est acceptable pendant une catastrophe.

La complexité de la gestion des catastrophes requiert une approche nuancée, allant au-delà des simples considérations logistiques pour inclure des stratégies de communication transparentes, équitables et éthiques. L'objectif ne doit pas être uniquement de fournir une aide immédiate, mais également de le faire d'une manière qui inspire confiance, et qui assure que l'aide parvienne effectivement à ceux qui en ont besoin. En intégrant ces principes, nous pouvons aspirer à mettre en place un système de distribution d'aide plus résilient, plus juste et plus efficace, à l'abri des manipulations et des fausses déclarations.

La performance du Maroc dans la gestion du séisme d’Al Haouz a démontré une grande solidité, guidé par un leadership stratégique qui accompagne activement les initiatives sur le terrain. Soutenue par un manuel (Guide pratique : Connaître et évaluer les risques de catastrophes naturelles au Maroc), et une stratégie nationale en constante évolution (Malgré le fait que le Guide nécessite d'être mis à jour et adapté aux nouvelles évolutions), cette approche répond aux défis et aux particularités de la situation actuelle tout en respectant les bonnes pratiques internationales en matière de gestion des catastrophes.

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