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L’Union européenne sortira-t-elle affaiblie ou renforcée des événements en Ukraine ?
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Le Policy Center for the New South (PCNS) organise dans ses locaux le mercredi 21 juin 2023 à 16h30 une conférence donnée par M. Dominique Bocquet, qui se penchera sur les effets produits par la guerre en Ukraine sur l’Union européenne (UE).
Cette question renvoie à des considérations fondamentales sur la nature même de l’Union. Organisation sui generis cumulant les caractères intergouvernemental et supranational, il est de coutume de considérer l’UE comme une machine à produire du consensus et des normes. Pour réaliser l’ambition géopolitique que se donnait la Commission présidée par Ursula von der Leyen à son investiture, la normativité a de fait occupé une place de choix dans le dispositif d’affirmation et de déploiement d’une Europe-puissance. Il devait en effet s’agir de faire siennes des règles contraignantes mais communément adoptées, devant permettre de placer l’UE à l’avant-garde de la réponse aux défis du temps, notamment à l’aune « des transitions jumelles » verte et numérique.
Or la géopolitique a frappé de plein fouet le monde, et l’UE n’a pas fait exception. La pandémie a révélé des fragilités dans les chaînes d’approvisionnement des pays industrialisés, ouvrant à une ère de politiques économiques et industrielles géopolitisées. Mais c’est surtout le retour de la guerre sur le continent, et l’invasion par un membre du Conseil de l’Europe d’un autre Etat dudit Conseil, qui a constitué le choc le plus puissant qu’eut à subir Bruxelles.
La crise en Ukraine a déclenché une crise migratoire massive, que les Etats-membres de l’UE ont eu à gérer. Elle a fait prendre conscience de l’extrême dépendance énergétique qu’avaient nombre d’entre eux envers la Russie. Elle a rogné le pouvoir d’achat des populations, et rendu plus vulnérable le secteur financier européen. Elle a rappelé le risque de guerre nucléaire, parfois brandi par Moscou, qui pesait sur elle, et la possibilité du retour de la guerre conventionnelle et symétrique.
Aussi, l’Union a réagi par une série de mesures. Une batterie de sanctions, les « plus importantes jamais infligées à un Etat dans l’histoire », selon la formule consacrée, ont été adoptées de concert avec d’autres démocraties riches de l’OCDE (Australie, Corée, etc.), et notamment les Etats non-membres de l’UE et parties au G7 (Canada, Etats-Unis, Japon, Royaume-Uni). Adoptée en mars 2022 par le Conseil de l’UE, la « boussole stratégique » se donnait pour ambition d’opérer un « saut quantique » à travers un plan ambitieux pour renforcer la politique de sécurité et de défense de l’UE à l’horizon 2030. En juin 2022 était instituée la Communauté politique européenne (CPE) et accordé à la Moldavie et à l’Ukraine le statut de candidates à l’UE.
Pour autant, si elle a un temps cherché à préserver les apparences de l’unité inébranlable, des lézardes ont pu apparaître dans la maison-Europe. En matière de sécurité, l’OTAN et Washington ne risquent-ils pas de durablement primer sur Bruxelles ? Le projet d’une Europe politique et de la Défense ne risque-t-il pas d’en pâtir, alors que la géographie a dicté au long de la crise des attitudes différentes aux Etats-membres de l’Union ? Ou, au contraire, l’UE a-t-elle su transformer le choc qu’elle a subi en une opportunité de se renforcer, en se dotant de nouveaux moyens d’agir ?
Agenda*
*Tous les horaires indiqués sont en GMT+1
16h30-16h35 |
Introduction Hamza Mjahed, International Relations Specialist, PCNS |
16h35-17h10 |
Présentation Dominique Bocquet, Senior Fellow, PCNS |
17h10-17h40 |
Discussion |

