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Les entreprises multinationales et la « verdification » : des paroles aux actes ?
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Il est notoire que de nombreux Etats ou groupes d’Etats ont annoncé qu’ils atteindraient la neutralité carbone dans les prochaines décennies. L’Union européenne (UE), le Canada, la Corée et le Japon s’y sont engagés à l’horizon 2050, l’Afrique du Sud y aspire pour la même année, la Chine a annoncé qu’elle y parviendrait en 2060, et l’Inde en 2070.
En parallèle, un certain nombre d’entreprises multinationales (EMN) se sont engagées à des objectifs similaires. 417 entreprises à travers le monde ont ainsi rejoint « The Climate Pledge », initiative co-lancée par Amazon, qui fait notamment s’engager les signataires à la neutralité carbone à l’horizon 2040. A leur rang, des géants de l’agro-alimentaire (Coca-Cola, Heineken, PepsiCo), de l’automobile (Mercedes-Benz, Scania), du conseil (Deloitte, PWC), de l’énergie (Iberdrola), de la logistique (Maersk), du pharmaceutique (Novartis), de la technologie (HP, IBM, Microsoft, Qualcomm), des télécommunications (Telefonica, T-Mobile).
Ces engagements s’inscrivent à la fois dans la tradition de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) et dans un mouvement des sociétés et consommateurs, notamment dans le monde industrialisé, de plus en plus soucieux des questions climatiques et environnementales. La RSE anime depuis longtemps l’action des dirigeants des EMN, et elle est notamment nourrie par du « droit mou » (soft law) en partie encadré par des déclarations, directives et principes adoptés dans des cadres internationaux (G8, OCDE, etc.). Or on assiste à une forme de durcissement de certains pans de ce droit mou, par son inscription dans la loi et la règlementation officielles, ce qui n’est pas sans poser de questions.
En outre, l’investissement ESG (économique, social, gouvernance), l’engagement d’entreprises à s’y conformer et les rapports qui sont produits dans ce cadre ont créé un nouveau marché, de nouveaux flux financiers et de nouveaux types d’institutions financières (ressortissant notamment de la sustainable finance ou impact finance). Si ces nouveautés ne sont pas allées sans controverses (dénonciation du « woke capitalism » aux Etats-Unis, absence de critères normalisés, questions de définition), il convient de se poser la question de la façon dont les EMN agissent concrètement face à elles, et s’adaptent à ces nouveaux mouvements de capitaux.
Les géants de l’énergie constituent des exemples intéressants dans la transition verte. Ils sont particulièrement surveillés, notamment depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et au vu des profits considérables engrangés à sa suite. Ils ont pu annoncer d’ambitieux plans de diversification de leur mix énergétique, qui méritent une attention particulière.
Enfin, si les consommateurs ont pu se mobiliser pour exercer des pressions sur les entreprises, un certain nombre d’auteurs et de dirigeants d’entreprise préviennent que la « verdification » ne pourra se faire sans une hausse des prix (« greenflation ») provoqués par une hausse des coûts.
C’est à introduire des considérations de méthode sur ces sujets que s’attachera Dominique Bocquet.
Agenda*
*Tous les horaires indiqués sont en GMT+1
10h00-10h05 |
Introduction Akram Zaoui, Manager – Research Support & Public Policy Lab, PCNS |
10h05-10h45 |
Présentation Dominique Bocquet, Senior Fellow, PCNS Questions de méthode sur la question de la verdification des EMN |
10h45-11h30 |
Discussion |

