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12ème édition des Dialogues Stratégiques : Le nouveau profil stratégique de la mer rouge et L’émergence des nouvelles alliances

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8:00 am May 2022
Add to Calendar 2022-05-13 08:00:00 2024-03-29 10:36:00 12ème édition des Dialogues Stratégiques : Le nouveau profil stratégique de la mer rouge et L’émergence des nouvelles alliances Description Location Policy Center Policy Center Africa/Casablanca public

Depuis 2016, le Policy Center for the New South et le Centre HEC de Géopolitique organisent chaque année deux éditions des « Dialogues Stratégiques ». Cette plateforme d’analyse et d’échange réunit des experts, des chercheurs provenant de différents think-tanks et du monde académique, des praticiens, ainsi que des décideurs politiques pour débattre des grandes questions géopolitiques et sécuritaires à l’échelle internationale, ainsi que des problématiques d’importance commune à la fois pour l’Europe et l’Afrique.

Le cycle de séminaires a pour vocation d’offrir un environnement orienté vers les politiques publiques « policy-oriented », où les panélistes se réunissent dans un cadre interactif et constructif pour confronter et enrichir leurs analyses respectives. Cette collaboration est issue du partenariat tissé entre les deux centres de réflexion, en vue de favoriser le dialogue scientifique et multidisciplinaire et de contribuer à la production d’analyses pertinentes sur des problématiques majeures.

Dans la perspective de partager les fruits des échanges menés lors des séminaires avec les participants et les parties prenantes intéressées, les discussions et échanges font l’objet de « Policy Papers » qui sont regroupés au sein d’une publication conjointe.

Les Dialogues Stratégiques sont des séminaires s’étalant sur une journée entière lors desquels décideurs et experts échangent avec une audience de chercheurs établis et de praticiens autour d’une question portant sur un enjeu global et une problématique d’intérêt régional.

Cette douzième édition des Dialogues Stratégiques se tiendra le 13 mai 2022 au Campus HEC Paris (sur invitation) et s’insère dans la continuité de la collaboration fructueuse entre les deux centres. Les discussions porteront sur « le nouveau profile stratégique de la mer rouge » et « l’émergence des nouvelles alliances ».

Pour toute demande d’information, veuillez contacter Mme Imane Lahrich, Partnerships Officer, sur i.lahrich@policycenter.ma

 

 

Session 1 – Le nouveau profil stratégique de la mer rouge

Reliée à la méditerranée par le Canal de Suez et à l’océan Indien à travers le détroit de Bab-el-mandeb, la mer Rouge est une route maritime stratégique qui s’étend sur plus de 2200km de long, et une largeur qui varie de près de 300km à moins de 30 km entre Djibouti et le Yémen.

Le moindre blocage de cette voie maritime pourrait entraîner de grandes répercussions sur les chaines d’approvisionnement mondiales. En mars 2021, lorsque le porte-conteneurs géant l’Ever Given s'échoue en travers du canal de Suez, bloquant le trafic du canal à plus de 400 navires pendant six jours, le marché mondial retient son souffle. Ce gigantesque embouteillage aurait causé, selon l’assureur Allianz, entre 6 et 10 milliards par jour au commerce mondial.

Au sud de la mer Rouge, le détroit de Bab-el-Mandeb, qui sépare le Yémen de Djibouti, est un point névralgique pour le commerce d’hydrocarbures. Selon l’Energy Information Administration, en 2018, environ 6,2 millions de barils par jour (b/j) de pétrole brut et de produits pétroliers raffinés ont traversé ce détroit vers l'Europe, les États-Unis et l'Asie.

Plusieurs menaces planent sur ce passage stratégique, allant de la piraterie à la guerre au Yémen et l’insurrection des Houthis, à l’instabilité de certains pays riverains qui restent en proie aux conflits. Au regard de ce contexte complexe, ainsi que du besoin de sécuriser des voies importantes pour l’économie mondiale, au cours de la dernière décennie, plusieurs pays y installent leur base militaire.

La France, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Force navale européenne (EU NAVFOR), le Japon, la Chine sont tous positionnés à Djibouti, pays de moins d’un million d’habitants. Au Soudan, cinq mois après le coup d’état militaire, la Russie chercherait à renforcer ses liens avec Khartoum et surtout, à relancer un projet d’une base naval Russe sur la mer Rouge -conclut avec l’ancien président Al Bashir en 2017. Une présence accentuée qui confirme la tendance vers la militarisation de ce goulot d'étranglement ultra-convoité et crucial dans la géopolitique mondiale.

Cependant, compte tenu de l’environnement géopolitique, socio-économique et militaire très complexe autour de la mer Rouge, et des enjeux économiques et énergétiques, la région est en train de devenir une zone principale pour la sécurité mondiale potentiellement qui pourrait rapidement se transformer en espace d'affrontements futurs. Sans mécanisme de sécurité régionale, les différents acteurs internationaux poursuivent des stratégies divergentes et souvent conflictuelles.
 

Session 2 – Les nouvelles alliances : Perspectives économiques et géopolitiques

Les nouvelles alliances mondiales sont plus que jamais bouleversés par la rivalité sino-américaine qui non seulement façonne les relations internationales contemporaines, mais recomposent pareillement les équilibres géoéconomiques et géopolitiques mondiaux. Alors que depuis son entrée à l’OMC en 2001, la Chine a poursuivi une politique étrangère oscillant entre l’internationalisme économique et l’isolationnalisme géopolitique, la pandémie de la Covid-19 semble avoir offerte à Pékin, l’opportunité tant attendue par les autorités chinoises pour promouvoir leur ambitieux projet des nouvelles routes de la soie qui rebascule la géopolitique mondiale, dans la perspective de projeter la puissance chinoise à travers le monde. L’influence chinoise en Afrique, ou encore l’investissement croissant de la Chine au sein des organisations internationales, nous offre à juste titre, une perspective intrigante.

Très conscient « du grand défi chinois » selon les propos du chef de la diplomatie américaine, les Etats-Unis qui ont érigé la compétition avec la Chine en priorité du gouvernement de Joe Biden, ont rapidement fait du renforcement des alliances et des partenariats multilatéraux de Washington le cœur de leur stratégie d’endiguement de l’influence chinoise. Cela s’est produit sur deux fronts principaux : en Asie dans la région indopacifique, où l’administration Biden s’est efforcée de relancer et de renforcer le dialogue de sécurité quadrilatéral (ou « Quad ») avec le Japon, l’Australie et l’Inde ; et en Europe, où Biden a cherché à tenter l’Union européenne et l’OTAN, ainsi que les pays du G7, pour former un front plus uni sur la politique à adopter face à la Chine. En Asie, le Quad a rapidement approfondi et élargi sa coopération sous Biden ; complété par un vaste partenariat anglo-saxon de sécurité américano-britano-australien (AUKUS) afin de juguler l’expansionnisme chinois. En Europe, cependant, encore traumatisée par la présidence américaine de Donald Trump et l’épisode du Brexit, les résultats des efforts de Biden ont été beaucoup plus mitigés.

L’incapacité de Washington de reconstituer avec Bruxelles une alliance des démocraties pour contrer les ambitions hégémoniques de Pékin, traduit une prise de conscience européenne sur la nécessité d’accélérer le chantier de l’autonomie stratégique, en mesure de permettre à Bruxelles de maintenir une position de puissance indépendante que de dépendre géopolitiquement des États-Unis, comme le symbolise la volonté de l’exécutif européen d’organiser d’un sommet sur la défense en 2022, en amont avec la présidence française du conseil de l’Union européenne. La crise diplomatique franco-américaine qui a vu un fructueux contrat de sous-marins conventionnels français à destination de l’Australie lui passer sous le nez à la faveur des Etats-Unis et du Royaume-Uni qui a fait de l’indopacifique le paradigme dominant de sa doctrine géopolitique mondiale post-Brexit, a reconduit le débat dans les instances européennes sur la nécessité de donner un sens au concept de l’Europe géopolitique, chèrement défendu par la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Les grandes puissances africaines, asiatiques et latino-américaines, disposant de pouvoirs relationnels et structurels asymétriques, sont présentes de manière croissante sur des théâtres où se développent les relations économiques et politiques Sud/Sud, illustrant la mise en place d’une économie politique et développementaliste tricontinentale, et symbolisant l’avènement d’un monde multipolaire. Or, ces regroupements à géométrie variable voilent les fortes tensions existantes entre les puissances émergentes, notamment en Afrique qui s’est transformée en une véritable terrain de confrontation des rivalités émergentes, comme l’illustre la rivalité sino-indienne en matière de diplomatie vaccinale à l’aune de la pandémie de la Covid-19.

Ce panel s’attache à explorer et à comprendre les nouvelles alliances qui façonnent les relations internationales contemporaines, tellement elles contribuent à rebasculer les équilibres économiques et géopolitiques mondiaux, dans un monde en proie à d’importantes reconfigurations.

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