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Présidentielle 2019 au Nigéria: Un paysage pré-électoral dominé par les violences et les rivalités politiques
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October 28, 2018

Depuis l’annonce, par le Président Muhammad Buhari, de sa candidature à l’élection présidentielle de février 2019, le Nigéria vit une fièvre de campagne électorale prématurée. Du côté de la majorité, le temps est à assurer un deuxième mandat au Président en exercice et, dans les rangs de l’opposition, l’effort est consacré à la quête de la personne qui portera son fanion et au choix de la manière de contrer le All Progressive Congress (APC), aux affaires. Si la bataille pour l’acquisition du pouvoir est légitime entre des forces politiques concurrentes, le climat dans lequel elle se déroule interpelle en raison de certaines considérations, actuelles et historiques.

Depuis sa création, le Nigéria n’a pu vivre un semblant de stabilité politique et d’alternance démocratique du pouvoir que depuis 1999. Cette stabilité souffre encore de plusieurs facteurs de fragilité et de vulnérabilité. Primo, la tradition montre que l’accès à la magistrature suprême de l’Etat fédéral, et même aux postes de gouverneur d’Etat, s’obtient dans des atmosphères perturbées . Les périodes électorales sont réputées être propices à la violence entre adversaires politiques ou même entre factions et partisans d’un même parti. 

Secundo, il est important de relever que sur les 20 années de démocratie dans ce pays, 13 ont vu aux commandes des anciens généraux de l’armée (Olusegun Obasanjo, de 1999 à 2007, et Mohammed Buhari, de 2015 à 2019) qui, plus est, avaient déjà exercé la magistrature suprême lors des périodes des coups d’Etat. L’alternance démocratique continue de peiner à s’opérer sans les anciens militaires. Selon certains connaisseurs du pays, le Président Buhari confirme la persistance de l’esprit martial qui s’accommode mal d’avis contraires ou opposés . Tercio, la composante ethnique reste de mise. En témoigne, l’entourage du Président Buhari lui-même, dominé par des personnages originaires de l’Etat du Borno, au Nord-est du pays. Le chef d’Etat-major de l’armée de terre, Tukur Yusuf Buratai, conseiller à la Sécurité nationale (NSA), Monguno, le directeur de cabinet, Abba Kyari, ou encore Ibrahim Mustafa Magu à la tête de la Commission sur les crimes économiques et financiers (EFCC), sont des exemples qui soulignent l’importance de l’élément ethnique.

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